Le stress : la maladie du siècle (Partie 1)

Tout le monde a déjà prononcé au moins une fois ce mot : le stress. « Mon travail me stresse », « Il y a trop de bruit,  je suis stressé ». Au fil des années, dans nos cultures modernes, le stress est devenu un véritable fléau. On le retrouve dans notre vie professionnelle, personnelle, sportive, scolaire, familiale… On parle même du mal du siècle puisqu’il intervient (comme facteur aggravant ou déclenchant) dans 90% des maladies !  Voici un article pour mieux comprendre ce qu’est ce fameux “stress”.

Ethymologie et définition

Le mot « stress » vient du latin « stringere » qui signifie serrer, resserrer et du mot anglais qui désigne la contrainte en réponse à une sollicitation. Scientifiquement, le stress correspond à une « réaction de l’organisme face à une agression par un agent physique, psychique ou émotionnel, qui entraîne un déséquilibre ».

Les origines du stress

L’histoire de l’étude du stress commence dans les années 1930 dans un laboratoire de physiologie.

C’est un chercheur canadien, Hans Selye, qui met en évidence le phénomène de stress. En effectuant des recherches sur les rats, il se rend compte presque par hasard que leur état de santé se dégrade lorsqu’ils sont exposés à un environnement difficile. Il conclut donc que la santé des rats se détériore lorsqu’ils sont confrontés à des agents extérieurs. Hans Selye décrit cette réaction comme un « syndrome général d’adaptation ».

Le bon et le mauvais stress.

Le stress est donc une réaction naturelle qui intervient lorsque notre équilibre est perturbé. « Stresser » est en fait la meilleure solution trouvée par l’organisme pour nous donner les ressources nécessaires pour faire face.

Dès la préhistoire, l’homme a dû affronter de multiples dangers (animaux sauvages, froid…) et survivre pour préserver son espèce. Le stress était une réaction physiologique qui permettait aux hommes d’accroître leurs réactions (augmentation du rythme cardiaque, tension des muscles, état d’éveil, etc) et d’activer les réflexes de survie : la fuite, le combat ou l’immobilisation. C’est ce qu’on peut appeler le bon stress, celui qui mobilise l’énergie dont on a besoin pour trouver une solution et retrouver un équilibre.

Aujourd’hui, il existe de nombreux facteurs stressants qui dépassent la notion de survie : la foule, le bruit, la pollution, la pressionsociale, le besoin d’avoir un travail, de gagner de l’argent, de réussir… Par exemple, il n’est pas très adapté de s’enfuir en courant de son travail si le bruit des travaux d’à coté nous dérange. En bref, on accumule beaucoup d’énergie que l’on n’utilise pas forcément. Ce surplus peut vite devenir envahissant lorsqu’on ne sait pas le canaliser. Ce type de stress entraîne inévitablement une usure de nos fonctions physiques et mentales. On tombe alors dans un stress que l’on peut qualifier de négatif : c’est le mauvais stress.

Deux leviers d’influence du stress

La résolution de ce stress diffère selon les personnes, leur histoire personnelle, leurs émotions, leurs expériences.

D’abord, chaque individu réagit différemment à un même stress. Cette manière d’apprécier une même situation influence inévitablement nos comportements. Un échec peut être perçu soit comme une opportunité de changement, soit comme un évènement douloureux. Autre exemple : une personne qui a la phobie des araignées trouvera une araignée stressante alors qu’une autre, qui aime les insectes, pensera que l’araignée est le signe d’une bonne maison.

En plus de la situation en elle-même, notre stress dépend aussi des ressources que l’on croit avoir pour faire face au déséquilibre perçu. Pour reprendre l’exemple de l’araignée, deux personnes qui en ont peur peuvent stresser de manières différentes. Celle, qui se sent capable de la mettre dehors, le fera et le problème sera réglé. Celle, qui ne se sent pas capable de l’approcher, restera un bon moment à crier jusqu’à ce que quelqu’un arrive pour la bouger. C’est le même « déséquilibre » et pourtant, leurs réactions diffèrent selon les compétences qu’elles pensent avoir.

Bon stress ou mauvais stress ?

Pour mieux comprendre la manière d’interpréter un stress donné, on peut se baser sur un petit moyen mnémotechnique assez simple :

Stress = Ressources perçues – Situation perçue

Exemple :

  • Si, sur une échelle de 1 à 10 (10 étant le danger maximal), on estime une situation dangereuse à hauteur de 4/10 et que, de la même manière, on évalue ses ressources à 8/10 (10 étant le sentiment de maîtrise maximale), on aura alors : stress = 8 (ressources) – 4 (situation) = 4. C’est donc un stress positif, plus facilement gérable. Donc : Si ressource > situation = stress positif
  • Inversement, si la situation est dangereuse à 8/10 et que nos ressources sont estimées à 4/10, on obtient : stress = 4 (ressources) – 8 (situation) = -4. C’est  donc un stress négatif, qui sera plus complexe à gérer en l’état. Donc : Si ressource < situation = stress négatif

En conséquence, le stress se gère de manière distincte selon les individus. Il est possible d’agir soit, sur la situation en elle-même (ou la perception que l’on s’en fait), soit sur les ressources que l’on utilise (et que l’on pense avoir) pour régler ce contexte stressant, soit sur les deux simultanément.

Et pour cela, de nombreuses méthodes de gestion du stress existent !

Maintenant que vous comprenez mieux votre stress, je vous exposerai certaines de ces fameuses techniques de gestion du stress dans la deuxième partie de l’article.

4 Responses to 'Le stress : la maladie du siècle (Partie 1)'

  1. sergio says:

    Merci VPRO pour ces claires explications sur le stress on attend avec impatience des solutions !

  2. Christine says:

    Jusque dans les années 60, lorsqu’on parlait exclusivement en Français, on disait plutôt ” du surmenage” .Est ce que c’est plus ou moins grave ?

  3. admin says:

    Excellente question Christine!
    Le surmenage et le stress sont deux choses bien différentes en fait. Le stress est une réaction normale à un changement (négatif ou positif) dans notre équilibre. Il peut être relativement court dans certain cas (avant un départ en voyage, de suite après une vexation passagère, pendant une présentation qui ne se passe pas exactement comme prévue…). C’est une réaction naturelle qui va nous permettre de trouver les ressources nécessaires pour rétablir l’équilibre de la situation. Mais quand ce stress perdure trop longtemps sans que l’on trouve de solution, on peut tomber dans le surmenage. Si par exemple, notre patron nous donne trop de travail en urgence ou à faire pour la veille, on finit par être surmené, dépassé, épuisé, déprimé.
    Alors, en terme de gravité, on pourrait dire que le stress est moins grave que le surmenage, puisque le premier est une “aide” plus ou moins efficace et le second est une conséquence à long terme de l’inefficacité du premier.
    La bonne nouvelle, c’est qu’en travaillant sur des stratégies efficaces de gestion du stress, on diminue à la fois le stress négatif et les risques de surmenage!

  4. eric says:

    besoin de verifier:)

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