La recherche du bonheur serait-elle plus facile à dire qu’à vivre ?
De récentes études ont prouvé que le bonheur s’expliquerait en grande partie de manière génétique et que les situations externes n’auraient en fait que peu d’influence.
Pourtant, une équipe de chercheurs américains a mis en évidence plusieurs techniques toutes simples, appartenant à la psychologie positive, qui permettent d’augmenter significativement notre bien-être et notre joie de vivre.
Sonja Lyubomirsky (2009), directrice du laboratoire de psychologie positive de Californie, argumente qu’il existe encore une large part de bonheur que nous avons le pouvoir d’influencer. Selon elle, nous pouvons améliorer jusqu’à 40% notre satisfaction de vie. Une revue des expériences scientifiques menées sur le sujet ces dernières années a permis de faire valoir cinq traits précis susceptibles de contribuer à cette augmentation de bonheur.
En résumé, pour être plus heureux, il faut…
– Être reconnaissant. La reconnaissance favorise de manière significative l’équilibre émotionnel et permet de mieux affronter les soucis du quotidien. De plus, elle favorise la sérénité et le calme tout au long de la journée. En effet, lors de plusieurs études scientifiques, les participants écrivant régulièrement des lettres de remerciement à des personnes qui les ont aidés, reportent une amélioration nette de leur bien-être. Cet effet peut perdurer de quelques semaines à quelques mois. Le plus intéressant, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’envoyer ces lettres pour que l’effet bénéfique se fasse ressentir, il suffit juste de les écrire.
L’explication est simple. La gratitude c’est apprécier les choses simples qui nous entourent et réaliser la chance que nous avons de les avoir. De la famille, des amis, un travail, un toit, un compte en banque, tant de choses auxquels nous ne pensons pas systématiquement et qui pourtant représentent une véritable source de bien-être. Remercier, c’est un bon moyen de penser à ce que l’on a et d’oublier un instant de se lamenter sur ce que l’on n’a pas.
– Connaître sa chance. Ce point se rapproche beaucoup du premier. Les expériences ont prouvé que les participants qui écrivent régulièrement trois choses positives sur leur journée se sentent mieux qu’avant le début de l’étude. Autrement dit, se focaliser sur les choses simples et positives aide à se rappeler les raisons que nous avons d’être heureux. Le bonheur est souvent plus proche qu’on ne le pense. D’autres chercheurs, Peterson et Seligman (2004), ajoutent « un plus » intéressant à cet exercice. Ils proposent de marquer, à côté de chaque événement positif, la part de responsabilité que nous avons dans sa réalisation. En plus de voir le beau côté de la vie, cet exercice complet permet aussi de diminuer significativement la tendance à sous-estimer sa propre contribution aux événements.
– Être optimiste. Voilà une autre façon de penser qui semble contribuer au bonheur. Pour soutenir cette idée, les participants d’une étude ont dû visualiser leur futur idéal (sur le plan personnel et professionnel) et rédiger ensuite leurs idées sur papier pendant quelques semaines. Les résultats relatent une fois de plus une nette augmentation de leur bien-être. Différentes recherches démontrent que l’optimisme est aussi associé à moins de stress, à de meilleures performances, à une meilleure santé et à une plus grande longévité. En effet, il semble que les personnes dites optimistes intègrent les événements positifs comme étant le fruit de leur labeur, leur investissement ou leurs qualités personnelles. Chaque évènement bénéfique a donc un effet direct sur la confiance en soi. Inversement, il semblerait que les situations négatives ne soient pas associées, chez l’optimiste, à des raisons intrinsèques directes. La confiance en soi n’est donc pas altérée. De plus, un individu optimiste a tendance à se focaliser davantage sur la façon de rebondir (ce qui est un élément maîtrisable) que sur l’évènement négatif en lui-même (qui est considéré comme dépendant d’une raison externe). Ce type de raisonnement accroît donc la confiance en soi et la sensation d’être aux commandes de sa vie. Pas étonnant que l’optimisme mène plus facilement au bonheur.
– Être conscient de ses forces. Dans cette étude, les participants durent identifier leurs plus grandes forces et programmer des moments adaptés où les utiliser le plus possible. Prévoir ce type de moment agréable, où forces et talents sont valorisés, apparaît comme un exercice efficace en terme d’accroissement du bien-être et de la confiance en soi. Par exemple, ceux qui considèrent la curiosité comme leur atout majeur pourront consacrer plus facilement du temps à la visite d’un lieu inédit ou à la recherche de nouvelles connaissances. De la même manière, ceux qui ont le sens de l’humour pourront s’en servir pour détendre une atmosphère tendue ou remonter le moral d’un ami triste.
Dans une étude similaire, Peterson et Seligman (2004) ont constaté que les personnes dont les principales forces de vie sont la « curiosité », « l’entrain », « la gratitude », « l’espoir » et « la capacité d’aimer et d’être aimé » sont ceux qui obtiennent les résultats les plus élevés en terme de satisfaction dans la vie.
– Être bon. Aider les autres, c’est s’aider soi-même. Dans cette dernière expérience, les personnes qui donnent de leur temps ou de l’argent pour aider ceux qui en ont besoin reportent une réelle augmentation dans leur bonheur. En effet, donner, offrir, partager ou aider sont des actions valorisantes et positives qui permettent d’accroître le sentiment d’amour-propre et qui aident à se sentir en paix avec soi-même. Il y a du bonheur à faire le bien !
Pour conclure, on constatera l’impact bénéfique de cette psychologie positive sur le bonheur des personnes qui s’y exercent . Contrairement à une psychothérapie classique, il n’est pas question de se focaliser sur son passé douloureux ou sur les difficultés rencontrées. Bien au contraire, cette « psychothérapie du futur » (Peterson et Seligman, 2004) oriente le discours sur les émotions positives, les forces personnelles et les façons de donner davantage de sens à sa vie en la construisant à sa propre image.
Dr Virginie Lemaire de Bressy
Références :
Moskowizt, C. (2010). 5 Things That Will Make You Happier. Yahoo News.
Peterson, C. and Seligman, M. (2004). Character Strengths and Virtues: A Handbook and Classification. Oxford, University Press.
Sin, N. L., & Lyubomirsky, S. (2009). Enhancing well-being and alleviating depressive symptoms with positive psychology interventions: A practice-friendly meta-analysis. Journal of Clinical Psychology: In Session, 65, 467-487.
Bonjour Marianne,
Merci beaucoup pour ton commentaire et je suis ravie que l’article s’applique à ta façon de vivre.
J’aimerai beaucoup répondre à ta question, mais j’avoue ne pas bien la comprendre…
De quelle manière le fait d’être “bon” pourrait limiter les possibilités à être “reconnaissant”?
En tout cas, je serai très contente d’en discuter avec toi .
A très bientôt!
Je pense que pour être heureux, il faut déjà le vouloir. Ainsi, le bonheur ne dépend pas seulement des événements extérieurs, mais aussi (surtout !) de nous même.
En tous cas, article très intéressant, merci !
J’ai appris des choses interessantes grace a vous, et vous m’avez aide a resoudre un probleme, merci.
– Daniel