Vous n’aimez pas vexer les gens, et pourtant vous n’êtes pas toujours d’accord avec eux. Pas facile dans ces cas-là de trouver la juste façon d’amener votre point de vue. Heureusement, il existe une méthode très simple pour faire passer n’importe quelle critique en douceur. C’est une technique de communication assez connue, mais qu’il est toujours bon se rappeler à l’esprit : la « méthode sandwich ». Comme son nom le laisse supposer, cette technique consiste à introduire entre deux tranches de « pain positif », la « garniture polémique» de votre choix. Autrement dit, vous enrobez votre critique avec assez de bienveillance pour qu’elle devienne véritablement constructive.
Si on décompose la méthode sandwich, il y a donc trois étapes clés à respecter:
– « la 1ere tranche » : Soulignez un aspect ou un point positif chez l’interlocuteur. Il y en a toujours un, ne serait-ce que la motivation, l’envie de bien-faire ou tout simplement le fait d’être là et à l’écoute. Cette étape favorise l’attention. En effet, la personne à qui vous parlez constate que vous vous intéressez à elle et que vous notez ses efforts. Elle est donc dans un état plus favorable pour écouter la suite.
– « la garniture » : Il est temps d’amener votre critique et il y a deux points importants à respecter dans cette étape. Le premier, est de formuler votre point de vue de façon précise et constructive. Attention par exemple aux critiques trop vagues (« ce n’était pas bien ») ou généralisées (« tu travailles toujours n’importe comment ») qui faussent la compréhension et altèrent l’estime. Le deuxième, est de proposer immédiatement et systématiquement une solution concrète pour régler le problème. L’alternative que vous suggérez reste une simple proposition, une piste possible à suivre et non un ordre, mais elle a l’avantage d’orienter l’interlocuteur vers la recherche de ses propres stratégies.
– « la 2eme tranche » : Encouragez l’interlocuteur à poursuivre, à aller de l’avant. Vous pouvez rappeler certaines de ses qualités si besoin, ou juste terminer sur une petite phrase de motivation pour galvaniser son envie d’avancer et de progresser.
Il est bien sûr important de rester cohérent et sincère dans la construction du sandwich. Attention, par exemple, de ne pas tomber dans un autre extrême trop doux au risque d’ « écœurer » l’interlocuteur. Trop de mièvreries ont autant la possibilité de couper court à la discussion que trop de franc parlé.
Prenons un exemple concret : « Ce match est nul ». Voici le message cru et impulsif qu’un entraineur de tennis peut avoir à l’esprit pendant le match de son sportif (et je reste dans une version polie …). Dit tel quel, le sportif a de fortes chances de se sentir minable, attaqué, frustré, énervé et/ou incompétent. De plus, il n’a pas la moindre piste pour améliorer son jeu. Pourtant l’entraineur a besoin que son sportif se reprenne très vite pour être efficace sur le terrain. Il a donc tout intérêt à choisir la méthode sandwich et l’appliquer avec subtilité. Nous sommes tous conscients qu’une tournure « trop sucrée» du type « tu es un sportif extrêmement fort et beau, ce match est nul, mais je sais que tu es le plus grand joueur de tous les temps », risque de créer un trop gros décalage entre le commentaire et la réalité et amocher en conséquence la relation de confiance entraineur/entrainé. Il est donc important de rester dans l’équilibre, avec une méthode sandwich plus ajustée. Par exemple: « Tu mets beaucoup d’énergie dans ce match, ceci dit, tu manques de concentration sur la balle, pour y remédier tu peux prendre le temps de respirer et d’ajuster ton tir avant de jouer. Tu as toutes les capacités pour réussir ce match, alors vas-y !».
Des recherches sur la mémoire ont démontré que l’on se souvient surtout de la dernière (« effet de récence») et de la première (« effet de primauté ») phrase qu’on entend. Avec la méthode sandwich, l’interlocuteur garde donc une bonne impression de votre critique. Il se sent valorisé, encouragé et il repart avec de nouveaux axes de réflexion pour enrichir ses compétences. Tout le monde y gagne avec cette méthode. Vous restez honnête, vous êtes écouté et vous contribuez d’une certaine façon à la progression de votre interlocuteur. Que ce soit dans le couple, la famille, au travail ou au sport, cette stratégie bien appliquée peut sauver et maintenir bien des relations favorables. À vous de tester maintenant !
Et pour me prendre au mot, je vous propose UN PETIT JEU!
Voici quelques exemples d’idées « crues » à enrober pour mieux communiquer : – « Tu es vraiment maladroit », – « Tu n’as encore rien compris », – « Recommence, ça c’était raté », « Si c’est pour faire de la merde comme ça, ce n’est pas la peine de venir à l’entrainement», – « Ta nouvelle coupe est moche», – « Tu ne dois pas dire ça à ta fille, c’est mal »… Faites le test et transformez-les chez vous grâce à la méthode sandwich. Je vous invite ensuite à partager vos propositions de transformations en commentaire de cet article. Vous verrez ainsi qu’il existe autant de possibilités que de personnes !